La crise sanitaire du Covid-19 est un choc à la fois pour les entreprises, les ménages et l’Etat tout entier. Ce dernier doit relancer l’économie tout en réfléchissant à la santé de ses finances publiques. Quel sera le programme de relance d’après-crise par rapport aux finances publiques ? Eclairage dans cet article.
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Relance d’après-crise face à la détérioration des finances publiques
Avant la crise, l’Europe était marquée par une amélioration des équilibres comptables. Cela donnait l’image d’une meilleure santé dans les dettes publiques avec un diagnostic intéressant pour la suite.
Cependant, face au nouveau panorama, les inégalités conjoncturelles et structurelles tendent à se creuser. Les pays dont la position financière était favorable se retrouvent aujourd’hui dans des situations économiques très instables.
Les défis à relever sont importants : d’une part, il convient de mettre en place une supervision et un contrôle permanent des finances publiques. D’autre part, il faut instaurer des systèmes assurant la croissance économique et sa pérennité face aux chocs financiers consécutifs aux crises. Cela implique donc de revoir en profondeur la politique budgétaire dans de nombreux pays, y compris en France.
Les finances publiques face à la crise : principales mesures
Dans le secteur économique, l’Etat a aujourd’hui un rôle majeur à jouer. Il doit adopter une politique de relance qui s’ancre dans un marché endetté, avec une dette publique qui a un impact important en Europe. Pour relancer cette économie, de nombreuses idées sont avancées, et certaines posent des questions.
Parmi les principales mesures mises en place, un plan de soutien financier d’un montant total de 45 milliards d’euros. L’objectif est le soutien des entreprises principalement touchées par la crise sanitaire actuelle. Ces dernières, puisqu’elles ont dû fermer, ont connu des difficultés financières conséquentes, notamment en termes de production. Certaines autres sont proches de la faillite ou ont dû déposer le bilan, ce qui entraîne forcément une hausse significative du chômage.
Le gouvernement a donc décidé d’opter parallèlement à cela pour un recours massif au chômage partiel. Ce dispositif a ainsi pu démontrer toute l’ampleur de sa pertinence, que ce soit du point de vue économique comme social. Il concerne à la fois la demande et l’offre de relance économique. Le chômage partiel est un remède pour de nombreuses personnes, les salariés continuant à percevoir 84 % du montant de leurs salaires nets.
Finances publiques et risques liés à la hausse de la dette
Les Etats qui connaissent une hausse de leurs dettes publiques doivent faire face à des interrogations sous-jacentes. Dans l’après-crise, une dette qui excède les 100 % du PIB, comme c’est aujourd’hui le cas en France, pose la question de la soutenabilité des finances. Certains experts établissent le seuil maximal de la dette à 90 % du PIB, tandis que d’autres considèrent ce seuil comme incomplet.
Le problème est que si la relance des finances est assurée par une dette, il existe un fort risque d’éviction. En d’autres termes, la dette publique a un caractère neutre jusqu’à un certain seuil. Au-delà, l’effet d’éviction apparaît. Ce phénomène se caractérise concrètement par une baisse de la consommation privée et de l’investissement et une hausse de l’épargne. Les ménages éprouvent alors plus de doutes quant à leur avenir et se tournent vers les produits d’épargne, au détriment de la consommation. Pour remédier à cet effet, certains Etats se sont interrogés sur l’opportunité d’introduire la monnaie hélicoptère comme remède miracle, avec tous les effets pernicieux que cela engendre.